Si la méditation vous intéresse et que vous souhaitez vous initier, voilà 5 fausses croyances courantes quand on parle de méditation qui vous permettront d’y voir un peu plus clair sur cette pratique universelle et ancestrale.
La méditation n'est peut-être pas ce que vous pensez !
Pour moi, la pratique de la méditation n’a pas commencé en même temps que la pratique du yoga. Je faisais des méditations guidées de temps en temps et j’aimais aussi avoir des moments de pleine conscience pendant mes randonnées, mais méditer régulièrement et de manière autonome me paraissait très compliqué à mettre en place. Rester assis pendant 1h en silence à ne pas penser, pas bouger et juste respirer, m’était impossible! En fait, je n’avais simplement pas les bons outils/techniques pour me permettre de m’y atteler sérieusement.
Puis, par des lectures telles que “le pouvoir du moment présent” de Echkart Tolle et aussi évidemment grâce à ma formation complète en méditation, j’ai pu me prêter aux exercices proposé et j’ai pris goût à cette pratique qui fait maintenant parti de mon quotidien. Je me suis rendu compte du réel faussé présent entre les croyances entourant la méditation et ce en quoi consiste réellement cette pratique. J’ai réalisé que comme moi, de nombreuses personnes n’osent même pas l’approcher ou s’en désintéressent vite quand elles ne sont pas accompagnés dans cette univers beaucoup plus accessible que l’on ne pourrait penser !
1 - Pour que la méditation soit efficace, il faut méditer longtemps.
FAUX
En méditation, c’est la répétition qui est importante, 10 à 30 minutes par jour de méditation suffisent pour en ressentir les bienfaits. Hé oui, la quantité ne vaut pas la qualité ! Ainsi, une méditation de 45 minutes peut être moins efficace qu’une méditation de 20min.
On ne calcule pas la réussite d’une méditation par son nombre de minutes.
Effectivement, quand on souhaite intégrer la méditation à notre quotidien, il peut être intéressant d’augmenter progressivement et de manière très douce, la durée de nos méditations. Selon votre dosha et le moment de la journée où vous pratiquez, le système nerveux peut mettre du temps à se relâcher. La concentration devient accrue après une certaine période de temps (environ 30min.), aussi certaines techniques prennent plus de temps à compléter pour permettre d’aller plus en profondeur. Cela dit, quand on médite, observer la surface est bienvenue, car nécessaire. Il faut donc de la patience pour observer et expérimenter les différentes couches de conscience qu’une pratique peut livrer.
Méditez en fonction du nombre de temps que vous avez mais également en fonction de votre état général journalier.
Si vous vous sentez très fatigué, stressé, ou rempli d’émotions difficiles à gérer : Privilégiez une courte méditation en posture assise suivie d’une longue relaxation pour vous détendre et profitez ensuite d’un moment restaurateur avec des postures au sol simples et soutenues ou Yoga Nidra par exemple.
2 - Pour bien méditer, il faut être assis au sol, en Sukhasana (en tailleur/posture de l’indien).
FAUX
L’assise est très importante si ce n’est primordial quand on souhaite méditer. Alors l’essentiel pour méditer, c’est d’être assis confortablement. Attention: s’installer confortablement ne veut pas dire être couché! Une méditation couchée n’est pas une méditation, mais plutôt un yoga Nidra (guidé par une voix) ou une relaxation profonde. Ne laissez pas les publicités bien-être vous tromper sur l’assise optimale pour méditer. Si vous n’êtes pas un sage indien qui médite 12h par jour, il est normal de ne pas être confortable dans cette posture pendant de longues minutes, n’essayez pas de copier un style, cherchez plutôt le votre, votre assise parfaite, parfaitement personnalisée selon votre physiologie et vos petits bobos quotidiens. Le secret ? S’armer d’accessoires, et se donner le temps de trouver ce qui nous correspond le plus. C’est normal d’essayer différentes positions au début, vous aurez besoin de quelques séances pour ajuster un peu mieux à chaque fois votre posture.
- Le bassin doit être supérieur aux genoux (surélevé par des blocs, couverture, traversins), légèrement basculé vers l’arrière pour permettre aux deux ischions de bien s’encrer et pour conserver le creux lombaire.
- Le reste du dos devrait être long, les thoraciques ni trop ouvertes (poitrine en extension) ni trop fermée (épaules tombantes) juste long, présent et déposé.
- Le dessus des mains reposé sur les jambes sans que cela crée de tension dans les trapèzes ou les omoplates (rajouté un support pour les mains au besoin).
- La tête quant à elle, est légèrement inclinée vers le sol.
Si vous ne parvenez pas à trouver votre confort sur votre tapis malgré les adaptations et accessoires, Il existe des bancs de méditation ergonomiques plutôt efficaces ou tout simplement une chaise sur laquelle vous rajouteriez une petite hauteur pour assurer au bassin d’être plus haut que les genoux.
3 - Pour méditer pleinement, il faut avoir les yeux fermés.
FAUX
Là encore, c’est souvent les images des publicités ou du Bouddha méditant qui nous portent à nous faire une idée étroite de ce qu’est la pratique méditative. Or, on peut très bien être en état de méditation pleine conscience en contemplant un paysage un objet ou encore une flamme (exercice de méditation Trataka). Refermer les paupières nous amène à un état introspectif quasi instantané en coupant un des sens que l’on utilise le plus : la vue. C’est donc souvent la première étape pour aller facilement vers différentes techniques de concentration qui impliquent d’avantage les autres sens tel que l’ouïe ou le toucher.
Cela dit, il y a des cas où fermer les yeux pourrait nuire à notre intention. Par exemple si vous méditez parce que vous vous trouvez dans un état dépressif, d’angoisse ou si vous êtes de constitution KAPHA [cliquer ici pour faire le test des doshas], et que votre KAPHA est aggravé par plusieurs facteurs, il serait préférable de garder les yeux mis clos, le regard vers le sol, afin de garder contact avec votre ancrage ainsi que l’espace qui vous entoure, en vous évitant de sombrer vers plus de noirceur, de négativité, ou simplement pour vous éviter l’endormissement, tout en travaillant efficacement vos méthodes méditatives.
4- Méditer, c’est ne penser à rien
FAUX
Plus on essayera de fuir nos pensées, plus elles afflueront à notre mental, il est donc inutile de se fixer comme objectif de ne penser à rien, car les pensées sont naturelles ! Au contraire, on peut leurs accorder de la valeur en les accueillant objectivement, mais attention, sans pour autant les développer ou les juger comme on aurait tendance à le faire habituellement. Notre rythme de vie de plus en plus rapide ainsi que la sur-information dont on se nourrit quotidiennement sont les causes principales de cette surcharge mentale causant stress et anxiété. A un point tel où le silence intérieur devient gênant, car on peut alors se rendre compte de la résonance de toutes ses mémoires accumulées, nous empêchant d’apprécier le calme. Cela nous pousse souvent à vouloir soigner le mal par le mal en allant se réfugier vers une distraction supplémentaire. Lors d’une méditation guidée, le méditant est accompagné par une voix qui lui permet de garder la ligne directrice de l’exercice, mais celui qui débute la méditation de manière autonome, abandonnera vite l’exercice s’il croit que l’objectif principal consiste à ne penser à rien.
On pourrait traduire le terme méditer par : voir ce qui est. La méditation, c’est donc observer ce qui est présent en nous. Peut importe ce qui est présent en nous. La méditation c’est avant tout un exercice de mise en lumière qui permet, grâce à différentes techniques de concentration, de réduire l’importance et la place que l’on accorde à nos pensées par le fait même d’en prendre conscience. Tel un témoin externe à nos différentes pensées, on apprend à mieux se connaître, on accueille les mémoires stockées en nous et on s’attarde à se détacher de ces fluctuations automatiques qui surviennent, ainsi que les émotions qui y sont rattachées. Avec la pratique, les pensées seront moins nombreuses, prendront moins de place. Le mental sera transcendé plus facilement. Tout cela pour nous permettre d’accéder à cette connexion intérieure avec le Soi profond, en savourant un instant de pleine conscience et de présence pure, entière, atemporelle.
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5 - Pour savoir si je médite bien, je devrais ressentir du bien-être, être en paix
FAUX
L’acte de méditer devrait se faire en toute neutralité, c’est à dire, sans jugement de la qualité de notre méditation, sans satisfaction ou insatisfaction du résultat ou du ressenti.
Cette fausse croyance méditer = bien-être/paix, vient du fait que l’on associe souvent les deux. S’il est vrai que méditer quotidiennement est une source de bien-être pour notre vie, l’acte même de méditer peut s’avérer parfois très pénible et loin des attentes car c’est un moment que l’on s’accorde pour faire ressortir de nous des choses dont nous n’avions pas nécessairement conscience, des émotions fortes ou même des pensées négatives. L’instant méditatif peut être confrontant car il nous place en face de nos démons intérieurs et nous amène à y faire face. Alors même si la méditation est une pratique pacifique, d’amour inconditionnel, il est normal d’observer parfois plus de résistance ou d’inconfort. Nous ne devrions pas nous attacher à un idéal de ressenti quand nous méditons car cela nous arracherait au moment présent, soit en voulant créer une sensation qui appartient à un idéal du futur ou alors en nous amenant à retrouver une sensation déjà passée, en cherchant à produire ou à reproduire quelque chose qui ne nous représente pas au moment même où l’on médite.
On croit à tord que la méditation est directement et en tout temps, synonyme de bien-être. On nous vend la méditation comme une technique miracle pour se sentir bien instantanément. Pourtant la méditation peut faire vivre des instants plus difficiles parfois, car elle nous amène à nous détacher de certaines mémoires lourdes que nous avons gardé longtemps en nous, il est donc tout à fait normal que la libération de ces anciens schémas nous touche et nous fasse vivre des moments moins joyeux, où émotions fortes, résistance et peurs pourront être observés.
En associant méditation et bien-être on prend le risque d’être déçu le jour ou notre méditation sera moins légère et positive.
Pour autant cela ne voudra pas dire que nous l’aurons ratée, mais bien qu’il y a eu une prise de conscience permettant au processus de libération de démarrer. Le bien-être pourra alors être observé à ce moment là, suite à des actions adéquates, en changeant fondamentalement votre vie sur les aspects qui ne résonnent plus avec votre âme, votre vision de la vie, ou votre manière de vivre la vie.
La méditation vous permettra de développer patience, écoute et neutralité, pour vous accompagner dans votre vie quotidienne. En méditant, vous apprendrez petit à petit comment rester authentique face aux gens qui vous entourent, comment devenir indulgent face à des situations qui vous confrontent, et comment accepter les choses telles qu’elles sont sans chercher à y trouver votre avantage. Lancez vous dans cette aventure en toute humilité, sans chercher la performance, ou à atteindre un objectif, restez plutôt curieux et intuitif pour que la répétition de l’expérience assure la régularité de votre pratique.
“La liberté commence quand vous réalisez que toutes les choses vraiment importantes – la beauté, l’amour, la créativité, la joie, la paix – trouvent leur source au-delà du mental”
Eckhart Tolle
- Et toi, fais-tu partie de ces personnes qui ont essayé la méditation mais à qui ça n’a pas du tout plu ?
- Ou peut-être que tu utilise une application dédié à la méditation guidé de temps en temps ?
Si tu as déjà une expérience de méditation, partage en commentaire comment tu l’a vécu, ce qui fonctionne le mieux pour toi et même tes petits trucs pour aider ceux qui doutent encore des bienfaits que la méditation peut apporter !
Si tu n’a jamais médité mais que cela t’intrigue, est ce que cet article t’a motivé à te lancer dans l’aventure en démystifiant la chose ou penses-tu encore que ce n’est pas fait pour toi?
Qu’aimerais-tu savoir d’autre sur l’art de la méditation?